Les proverbes corses reflètent la vie rude et fière de la Corse : travail de la terre, montagne, mer, famille et honneur. En langue corse (corsu), ces formules expriment l’attachement au territoire, la prudence face à la vie et la force du collectif. Leur ton est souvent imagé, ironique et empreint de réalisme.
La transmission orale, les chants et les veillées ont entretenu ces maximes pendant des générations. On retrouve des influences du latin, de l’italien toscan et du français, mais le rythme et la sonorité restent typiquement corses. La sagesse insulaire s’exprime à travers des proverbes sur le courage, la patience, l’amour du travail bien fait et la liberté. En français, on privilégie l’équivalence d’idée plutôt que la traduction littérale pour garder la couleur locale et l’esprit de l’île.
On ne peut pas faire un pas plus grand que ses jambes.
Il ne sert à rien de siffler un bœuf qui ne veut pas boire.
Le cheval que l’on maudit a le poil luisant.
Le seigneur met à l’épreuve ceux qu’il aime.
Faire trop de bien nuit.
Ce qui est beau n’est jamais aussi beau que ce qui plaît.
La barque qui a plusieurs pilotes court droit au naufrage.
Le diable met la femme sous l'homme pour mettre l'homme sous lui.
La pratique domine la théorie.
Si je meurs je te pardonne, si je vis je t'assomme.
C’est l’œil du patron qui fait grossir le cheval.
Chaque fois suit son idée.
Celui qui ne sait pas planter, plantes en novembre.
La faim fait sortir le loup de sa tanière.
Celui qui naît d’une poule, grattes la terre.
La vie ne dure que le temps d’une apparition à la fenêtre.
La langue ne possède pas d’os mais peut rompre les os.
Ni pharmacien ni docteur pour guérir le mal d'amour.
Qui offense un Corse ne peut se fier à lui ni durant sa vie, ni après sa vie.
Il faut laisser le fuseau à celle dont c’est le métier.