Les proverbes chinois (chengyu 成语) concentrent en quatre caractères une leçon morale, une image poétique ou une allusion historique. Hérités du Confucianisme, du Taoïsme et de la pensée populaire, ils reflètent la recherche d’équilibre, d’harmonie et de mesure.
L’histoire plurimillénaire de la Chine a produit une immense richesse proverbiale, transmise par la littérature classique, la calligraphie et l’enseignement. Certaines expressions proviennent de fables anciennes ou d’événements historiques précis, d’autres de la vie quotidienne et des métiers traditionnels. La langue chinoise, fondée sur les idéogrammes, accorde une importance particulière au rythme et à la symbolique visuelle des mots. Traduire ces formules demande de restituer le sens profond plutôt que la lettre.
Les proverbes chinois explorent des thèmes universels : le temps, la sagesse, le respect des anciens, l’apprentissage, la nature et la modération. La sélection ci-dessous illustre la capacité du langage à condenser une philosophie en quelques traits.
Il faut commencer par se corriger soi-même avant de vouloir corriger les autres.
Le sage ne cherche point à régler ce qui n'appartient point à son office.
Le sage approfondit les grandes choses, et l'insensé les petites.
Si le serpent ne mangeait les serpents, il ne deviendrait dragon.
Il est plus facile d'accorder cent femmes que deux.
Le crime ni le jais ne perdent leur noirceur.
Qui croit avoir assez de vertu n'en a guère.
Des feuilles du mûrier le temps fait du satin.
Les pleurs de l'infortuné sont une source abondante dont le cours ne s'arrête que par épuisement.
Si avoir sa femme toujours aimable n'est guère possible, l'être sans cesse soi-même n'est guère aisé.
La piété filiale d'un seul homme illustre tout son siècle.
Le respect des lois en fait la vraie force.
Un savant peut songer à devenir philosophe, jamais un philosophe ne songera à devenir savant.
Qui a mené la vie de gueux trois ans ne voudrait pas être mandarin un jour.
Plus on a de connaissance moins on connaît de gens.
Il faut faire vite ce qui ne presse pas pour pouvoir faire lentement ce qui presse.
Le sage vit dans le présent sans lui sacrifier l'avenir.
On excuse celui qui ne s'excuse pas.