Les proverbes bretons s’enracinent dans la Bretagne rurale et maritime : travail de la terre, pêche, navigation, météo changeante, solidarité des communautés. Le breton (brezhoneg) privilégie des formules brèves, imagées et rythmées, souvent teintées d’humour et de sagesse populaire.
Les aires du Léon, de la Cornouaille, du Trégor et du Vannetais (Gwenedeg) offrent des variantes de forme : lexique, sonorités, tournures. La tradition écrite a été harmonisée par des normes orthographiques (par ex. peurunvan), mais l’oral conserve une grande vitalité. Pour éviter les contresens, on privilégie en français l’équivalent de sens plutôt qu’une traduction littérale. La sélection ci-dessous illustre des thèmes récurrents : mer et vent, mesure, patience, travail et transmission.
Quand on conduit le pauvre en terre, la cloche de la paroisse est sourde.
La terre est vieille mais elle n’est pas folle.
Travail du dimanche, travail nul.
Plutôt la mort que la souillure.
On est forcé de subir, pas d’aimer.
Celui qui est maître de sa soif est maître de sa santé.
Le chagrin, personne n’en meurt.
Celui qui aime les chats a une belle femme.
C’est la nuit que l’on prend les anguilles.
L'argent a la queue courte.
Il est plus décent d’avoir un grand nez que deux petits.
Dans les noces du mois de mai la pie bat le geai.
Qui a de l'argent et en distribue a des amis dans tous pays.
Attendez la nuit pour dire que le jour a été beau.
Chez les Bretons, il ne pleut que sur les cons.
Ne pas vendre les œufs dans le cul des poules.
La peine des autres est légère à porter.
Il n’y a pas d’hiver à qui est resté dans le ventre de sa mère.
L’idiot fini, s’il sait se taire, à l’air d’un homme sage.