Les proverbes arabes (amthâl) s’enracinent dans l’oralité, la poésie et la sagesse populaire. Ils rythment la vie familiale et sociale, servent à conseiller, à trancher un débat et à transmettre l’expérience des anciens. La langue arabe privilégie des images fortes, tirées de la nature, du désert, du commerce, de l’hospitalité et des relations humaines.
On distingue l’arabe classique des dialectes régionaux. Les aires du Maghreb, du Machrek et du Golfe proposent des variantes de forme pour une même idée. Le rythme, le lexique et certaines métaphores varient selon l’environnement culturel. Pour éviter les contresens, on privilégie l’équivalent de sens en français plutôt qu’une traduction mot à mot. La sélection ci-dessous illustre des thèmes récurrents : patience, honneur, mesure, savoir, destin.
Qui blâme souvent mérite le blâme.
La libéralité du pauvre est la meilleure libéralité.
La vie est une ruse, quiconque rusera, vivra.
Sur l’ordre d’une mère, le paradis s’ouvrira.
Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire juste avant le miracle.
Qui médit devant toi, médira de toi-même.
Un grand parleur n'aime pas à en trouver un autre.
L'oreille s'est amourachée avant l'œil.
Si les hommes agissaient avec justice, le juge resterait dans l'inaction.
Qui veut respirer le rosier devra respirer le fumier.
Le hasard est une loi qui voyage incognito.
Le mot que tu retiens est ton esclave, celui que tu prononces ton maître.
Ne poussez jamais le chat dans les recoins.
Les hommes vils, dans leur erreur, se ravalent au rang des singes.
Qui se fait trèfle est piétiné par les poules.
Le possesseur de l'art est maître de la citadelle.
Agis envers autrui comme Dieu pour toi-même.
La vie a, comme un feu, fumée, flamme et cendre.
Un grand parleur n'en aime pas un autre.
L’arbre du silence porte les fruits de la paix